
Participez à notre symposium
Date et emplacement prévus
24 avril (séances à huis clos) et 25-26 avril 2025 (ouvert aux participant·es inscrit·es)
Tiohtià:ke (Montréal) et en ligne
Le poids du colonialisme sur la vie de nombreux peuples à travers le monde a été démontré comme persistant au fil des décennies et des siècles. La colonisation démantèle les sociétés, engendre des génocides physiques et culturels, et façonne les destinées sur plusieurs générations. Par sa nature même, la colonisation justifie l'exploitation et l'oppression par la déshumanisation, laissant des communautés fracturées, luttant pour leur survie, la justice et la reconnaissance.
Reconnaître ces histoires et aborder les injustices qu'elles comportent est essentiel pour promouvoir la justice, la solidarité et la guérison à l’échelle globale. Le milieu universitaire joue un rôle essentiel pour briser le silence : il doit mobiliser ses ressources, ses recherches et ses plateformes afin d’amplifier les voix marginalisées, de remettre en question les systèmes oppressifs et de contribuer à la restauration de la justice. Ce symposium vise à offrir un espace critique permettant de déconstruire les processus de colonisation passés et présents, pour une compréhension approfondie des luttes collectives en cours et des voies vers la dignité, la libération et l’espoir d’un avenir juste.

THÈMES DU
SYMPOSIUM
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Les formes historiques et contemporaines de colonisation et leurs impacts ainsi que leurs intersections avec les structures de pouvoir et les inégalités actuelles.
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Examiner de manière critique sa propre position et ses privilèges dans la lutte contre l'injustice face à des atrocités généralisées.
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En amplifiant les voix des jeunes, nous ouvrons la voie à des solutions plus inclusives et transformatrices.
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La lutte des peuples autochtones au Canada, en Palestine et dans le monde pour la souveraineté, les droits territoriaux et la préservation culturelle.
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Examiner le rôle de la colère comme réponse légitime à l’injustice et moteur de transformation sociale.
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Explorer les récits d’espoir et de résilience face à l’oppression et à la violence.
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Réfléchir aux responsabilités des institutions universitaires et des intellectuel·les dans la remise en question du silence, la défense des droits humains et la création d’espaces inclusifs pour le dialogue et la contestation.
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Explorer le rôle de l’espoir et de la guérison au sein d’un mouvement international de soutien entre les peuples colonisés pour un avenir juste.
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La paix comme un processus complexe, marqué par les deuils et des rencontres improbables.
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Examiner comment le fait d’observer des génocides à travers nos écrans et récits familiaux génère douleur et inertie.
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Comment les acteur·rices étatiques (in)valident-ils les luttes? Qui a quelque chose à risquer dans le combat pour la libération, et comment?
L’accent mis sur l’Île de la Tortue, la Palestine et le Liban
Au cœur de ce symposium se trouve la colonisation génocidaire exercée en Palestine et au Liban, qui fait écho et réinscrit ces processus séculaires sur l’Île de la Tortue. Nous assistons actuellement à une répétition contemporaine de ce schéma, marqué par la dépossession, l’occupation et la violence structurelle. Depuis la Déclaration Balfour, l’expérience des Palestinien·nes résonne profondément avec celle d’autres nations colonisées, alors qu’ils et elles continuent de défendre leur terre et de résister pour obtenir l’autodétermination à travers la région.
Ce symposium mettra l’accent sur l’importance de créer des espaces où les expériences peuvent être exprimées, reconnues et mises en lien avec les formes contemporaines et mondiales de colonisation. Nous cherchons à explorer comment la résistance palestinienne résonne avec le désespoir, la colère et les germes d’espoir vécus par d’autres communautés touchées par la colonisation, permettant une réflexion collective sur l’interconnexion de ces réalités et des luttes qui y sont associées.

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Abdelwahed Mekki-Berrada est professeur d’anthropologie à l’Université de Laval depuis 2006. Ses recherches portent sur les questions de refuge, d’immigration, de bien-être et de détresse émotionnelle, ainsi que sur l’anthropologie de l’Islam.
Il dirige actuellement un projet de recherche action participative financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH-Partenariat) intitulé Voix de la colère et de l'espoir. Ce projet explore les stratégies narratives, numériques et ethnographiques utilisées par les jeunes adultes au Maghreb, en Afrique de l’Ouest, au Canada et en Europe de l’Ouest pour exprimer leur colère et leur espoir dans un monde marqué par l’incertitude et la polarisation.
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Chercheuse Métis, professeure à l’Université de Concordia et directrice des Études des Premières Nations. Elle est cofondatrice du Centre for Response-Based Practice, un organisme dédié à la dignité et à la justice sociale dans la guérison de la violence.
Elle accompagne les survivant.es autochtones du génocide et du racisme, dans divers contextes, incluant le counseling, les enquêtes nationales et les initiatives communautaires. Son travail explore les récits de résistance, la guérison culturelle, et la transmission des savoirs traditionnels autochtones à travers le monde.
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Psychologue clinicienne et professeure de psychologie à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Elle est impliquée dans de nombreux projets de recherche et collaborations cliniques à l’échelle nationale et internationale.
Ses travaux portent sur la culture et la santé mentale, la prévention de la radicalisation et de la violence, ainsi que sur les enjeux liés à l’immigration et à la réalité des réfugié·es. Elle est également l’organisatrice principale du présent symposium Résistons aux colonisations : Colère et espoir, dont l’objectif est de créer un espace de partage pour les voix marginalisées et les récits de résistance.
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Professeur émérite d’anthropologie médicale à l’Université de Montréal. Il a enseigné plus 30 ans, dirigé le département d’anthropologie, et a mis sur pied puis présidé l’unité de pédiatrie interculturelle du CHU Sainte-Justine. Spécialiste des médecines traditionnelles africaines et des religions comparées, il a travaillé en Afrique, en Inde et au sein des communautés autochtones.
Il est auteur de plus de 300 publications, cofondateur de la revue Psychotropes, ancien éditeur de Medical Anthropology Quarterly, et lauréat du Prix Léon-Gérin.
EN COMPAGNIE DE
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Après une carrière artistique de 20 ans axée sur l’écoute et la résonance somatique dans l’espace public, Orev s’est tourné vers l’accompagnement direct des personnes. Leur pratique en psychothérapie et en accompagnement spirituel relie les dimensions spirituelles et politiques, en travaillant avec des individus, des familles, des lieux sacrés, des organisations et des institutions sociales, dans une démarche de soin collectif et de libération.
Orev accompagne celles et ceux qui vivent ou perpétuent la violence étatique afin de renouer avec soi, avec l’héritage ancestral et la créativité. S’engageant dans le mouvement pour la Palestine, Orev s’oppose activement au génocide colonial et s’efforce de créer des espaces où émergent guérison, justice et responsabilité. Actuellement, Orev travaille avec Shift BC, offrant un accompagnement en équipe, informé par les traumas, aux personnes et à leurs proches impliqué·es dans des groupes prônant la haine ou la violence extrémiste. Pour en savoir plus : www.orevreenakatz.ca.
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Rachad Antonius est professeur associé au département de sociologie de l’UQAM, après y avoir été professeur titulaire jusqu’à sa retraite en 2020. Sociologue et mathématicien de formation, il est membre associé du CELAT-UQAM. Ses recherches portent sur les minorités arabes au Québec, l’islam politique et les enjeux de l’eau et de la terre au Liban.
Il a publié récemment La conquête de la Palestine. Une guerre de cent ans (Écosociété, 2024), ainsi que « Palestinian Images, Israeli Narratives » dans Canada as a Settler Colony on the Question of Palestine (2023). Il a collaboré avec plusieurs ONG de développement dans le monde arabe et a été consultant pour l’ONU, l’UNICEF et d’autres agences internationales.
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Vicky Boldo est une femme Nehiyaw/Cree, transraciale adoptée durant l’époque du « 60’s Scoop ». Militante de longue date, elle est coprésidente du Réseau de stratégie urbaine autochtone de Montréal et membre des conseils d’administration de plusieurs organismes, dont le Foyer pour femmes autochtones de Montréal et le Centre de justice des Premiers Peuples.
Elle offre un soutien culturel aux étudiant·es autochtones à Concordia et Dawson, et agit comme éducatrice culturelle dans les milieux scolaires et communautaires. Mère de quatre enfants et grand-mère, Vicky chemine dans la guérison depuis plus de 30 ans et pratique les médecines énergétiques.
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Chercheuse, conteuse et performeuse en histoire orale et autoethnographique, ancrée dans les méthodologies autochtones et les approches décoloniales. Titulaire d’un doctorat en sciences sociales et en arts, elle cumule plus de 25 ans d’expérience dans les domaines de la protection de l’enfance, des violences basées sur le genre et du trafic d’enfants à des fins d’adoption transraciale/internationale illégale.
Elle a occupé des postes de direction au sein d’organisations internationales et mené des réformes du secteur de la protection de l’enfance. Co-organisatrice du présent symposium, elle mettra son expertise au service d’un récit engagé.
La liste complète sera dévoilée sous peu.
Relier les réalités coloniales à l’échelle mondiale
Le symposium invite des propositions qui explorent les dynamiques de la colonisation à travers le monde, avec un accent particulier sur les peuples autochtones du Canada, de la Palestine, du Liban et de la région SWANA (Asie du Sud-Ouest et Afrique du Nord). Leur souffrance persistante et leur lutte pour la justice, le territoire et la reconnaissance reflètent les violences coloniales vécues par de nombreux peuples à travers le monde, en particulier en Afrique et en Amérique du Sud.
Le symposium réunira des voix issues de la résistance, de l’espoir et du rapport au Territoire, de l’Île de la Tortue aux diverses contrées SWANA. Cet événement vise à générer des dialogues explorant les chemins de la résistance, de la solidarité et de la guérison. En intégrant des sessions ouvertes et fermées, incluant des voix marginalisées et muselées, les participant·es puiseront collectivement leur force les un·es auprès des autres, exploreront des stratégies de décolonisation et cultiveront l’espoir face à une adversité qui semble insurmontable.
Le comité organisateur de ce symposium est composé de:
Abdelwahed Mekki-Berrada, Catherine Kineweskwêw Richardson, Cécile Rousseau, Ghayda Hassan, Imane Ammour, Maxime Comtois, Orev Katz and Zeina Ismail-Allouche.